Réflexion sur les enjeux essentiels pour l’avenir de nos enfants et de la société

L'éducation et l’accompagnement des enfants constituent des enjeux majeurs pour le développement de la société. Aujourd’hui, les établissements scolaires et les familles sont confrontés à des défis croissants en matière de besoins particuliers des enfants. Ce nombre ne cesse d’augmenter. Ces problématiques exigent une réflexion approfondie et la mise en place de solutions adaptées.

 

Problématiques actuelles :

Les troubles du spectre de l’autisme (TSA), les troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA-H) et les retards dans l'acquisition du contrôle des sphincters, entre autres, sont en hausse. Ces troubles impactent significativement le développement de l’enfant et sa capacité à interagir avec son environnement. De plus, les comportements agressifs et défiants deviennent de plus en plus fréquents, exacerbés par un manque de repères éducatifs et des difficultés familiales (instabilité parentale, négligence, violences domestiques).

 

Par ailleurs, les troubles des apprentissages (dyslexie, dyspraxie, dysphasie) rendent le parcours scolaire complexe pour de nombreux enfants. L’anxiété et les troubles émotionnels sont également en augmentation, perturbant la concentration et l’engagement des élèves. Ces difficultés se traduisent souvent par un isolement social et une perte de motivation.

 

Facteurs sociétaux et environnementaux :

Le mode de vie moderne joue un rôle prépondérant dans ces problématiques. Le manque de formation des enseignants aux besoins des enfants neuroatypiques, l’exposition excessive aux écrans et le stress parental sont autant de facteurs qui influencent le développement des enfants. Par ailleurs, un manque d'activité à l’extérieur entraîne des conséquences sur leur bien-être cognitif et émotionnel.

 

Le système éducatif actuel peut ne pas convenir à tous les enfants, notamment ceux avec des profils neuroatypiques. Les méthodes pédagogiques restent souvent rigides, valorisant principalement la réussite intellectuelle au détriment du développement émotionnel et social. C’est pourtant le développement émotionnel et social de l’enfant qui paraît de plus en plus important avec la venue de l’intelligence artificielle.

 

L’éducation positive, bien qu’essentielle, est parfois mal comprise et appliquée sans cadre structurant. Cela peut entraîner une difficulté à gérer la frustration, un manque de respect de l’autorité et des problèmes de concentration. De plus, l’excès d’activités imposé aux enfants, dans un souci de performance, les prive de temps libre nécessaire à leur développement personnel et à favoriser leur imagination.

 

Les parents reproduisent souvent leur propre éducation en imposant un rythme effréné à leurs enfants. Beaucoup pensent que réussir signifie remplir le CV dès le plus jeune âge avec des activités comme la musique, le sport et les langues.

 

Si nous continuons sur cette voie, nous risquons d’élever une génération de jeunes ultra-performants mais émotionnellement fragiles, incapables de ralentir, de gérer l’échec et de s’épanouir sans validation extérieure. En prenant du recul, en laissant plus de place au naturel, au jeu et à l’ennui, nous pouvons offrir aux enfants un avenir plus équilibré et serein.

 

Vers des solutions adaptées :

Fort de ces constats, il est essentiel de repenser l’accompagnement des enfants et l’organisation du système éducatif. Quelques pistes d’amélioration incluent :

 

• Un meilleur accompagnement des familles et des enseignants : proposer des formations et des ressources pour mieux comprendre les besoins des enfants et adapter les pratiques pédagogiques.

• Une approche plus inclusive et individualisée : adapter les rythmes scolaires, mettre en place des aménagements pour les enfants en difficulté et favoriser l’accompagnement par des spécialistes.

• Un cadre structurant et bienveillant : réintroduire des limites claires tout en encourageant l’autonomie et l’estime de soi.

• La limitation des écrans et la valorisation du jeu libre : préserver les interactions sociales et favoriser l’imagination en réduisant la surexposition au numérique.

• Un renforcement du lien avec la nature et les activités physiques : favoriser le plein air et les jeux extérieurs pour réduire le stress et améliorer la concentration.

 

Conclusion : Quel avenir pour nos enfants ?

Si nous ne prenons pas conscience des enjeux actuels, nous risquons de voir émerger une génération d’enfants stressés, dépendants de la stimulation constante, incapables de ralentir, de gérer la frustration voire l’échec et de s’épanouir sans validation extérieure.

 

En revanche, en instaurant un cadre équilibré, en adaptant l’éducation aux besoins réels des enfants et en réhabilitant des valeurs fondamentales telles que la patience, l’autonomie et la bienveillance, nous pouvons leur offrir un avenir plus serein et épanouissant.

 

Une réflexion collective est indispensable pour permettre aux enfants de grandir dans un environnement propice à leur développement harmonieux, et ainsi bâtir une société plus résiliente et adaptée aux défis de demain.

 

Marco Baiguini, Secrétaire général